Cette page est extraite du dossier de construction réalisé par Damien DENIS.
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Rédaction: Damien DENIS

POSE DU MARBRE ET DES COUPLES:  



Le marbre est réalisé au moyen d'un basting de 5,50m reposant sur trois pieds d'échafaudage en H. Les couples sont fixés au marbre par des bouts de cornières métalliques boulonnés. La souplesse de la cornière permet un réglage perpendiculaire de chaque couple, le réglage est obtenu par la tension des ficelles bleues.
Les couples sont alignés , réglés perpendiculairement au marbre et parallèles entre eux. Chacun est percé de plusieurs
trous afin de limiter le poids de l'ensemble sur le marbre.
Le marquage de pastilles rouges indique
les couples de référence pour la jauge.
Pour éviter les déplacements, une desserte de lattes est aménagée sur la partie basse du mannequin.

 

La tranche des couples est protégée par du scotch d'emballage. Avant de commencer la pose des lattes, on vérifie le mannequin en faisant "filer" une latte à blanc, la latte doit tout juste affleurer chaque couple. La cale "304,4", au pied de l'image de droite, permet de vérifier précisément le bon écartement de chaque couple  

 

POSE DES LATTES :  

L'empillage des lattes se fait depuis le livet jusqu'à la quille. Chacune d'elle est encollée à la colle polyuréthane sur son épaisseur puis agrafée au couples . Le dispositif d'encollage est réalisé avec des cales vissées sur les couples (latte au niveau de la quille sur l'image).
Un rapide coup d'oeil longitudinal doit permettre de vérifier l'affleurement des lattes aucun "creux" ou "bosse" n'est toléré.

Attention, la première latte débordera légèrement vers le bas au niveau du livet.


Cales de contre-plaqué protégées de scotch permettant de résorber d'éventuels creux.
Un bout de feuillard plastique ou de carton est interposé entre les agrafes et le bois. On évite ainsi que le marteau de l'agrafeuse ne vienne marquer le bois, on anticipe aussi sur l'arrachage des agrafes.

Détail sur la naissance du bouchain.
A cette endroit une latte seule ne peut se plier au passage d'une coque en forme à une coque à bouchain.
L'une des solutions consiste à tailler une latte en sifflet pour rattraper le jeu.
Ce sifflet doit être parfaitement exécuté et venir "mourir" le plus finement possible sur la latte inférieure.


Les lattes sont assemblées symétriquement de part et d'autre des couples. Une différence de poids prolongée entre les deux bords pourrait conduire à déformer le mannequin.
La forte courbure à l'avant de la carenne nécessite parfois l'emploi de serre-joint et de cales pour éviter l'apparition d'un creux.

  Au niveau du passage de bouchain la raideur naturelle des lattes peut nécessiter l'usage de scotch d'emballage. Cette solution permet de presser plusieurs lattes ensemble et d'assurer un collage parfait.

L'usage du scotch peut même se faire entre deux lattes collées.
Après séchage on ôte le ruban de scotch et le manque de colle à cette endroit est comblé.

    Au niveau de l'étrave, on laisse filer les lattes sans les couper. Ceci évite de fendre le bois sous la pression des agrafes. Les lattes seront dressées une fois la coque totalement bordée et poncée.

Arrivé à la pointe d'étrave, les lattes sont empilées sur un seul des cötés, et viennent déborder sur la ligne de quille.
La forte courbe au niveau de la pointe d'étrave oblige à réaliser un bouchain.

 
 
A l'endroit du bouchain arrière, les lattes du dessus débordent sur la partie verticale et sont collées à champs.
Ne pas oublier de jeter un coup d'oeil sur la rectitude des lattes, pas de creux ni de bosse.
 
 

A l'aide d'un cordeau on reporte l'axe longitudinal. Le surplus est débité à la scie Sterling puis dressé (si défaut) à la lime.
Ne pas hésiter à prendre du temps pour cette opération.

La forte courbure au pied d'étrave nécessite la réalisation d'un bouchain.
Comme pour le bouchain arrière, on confectionne une latte en sifflet qui vient rattraper le jeu.
 

A cet endroit le maintient en position des lattes par de simples agrafes peut s'avérer difficile. Il peut être intéressant de presser l'assemblage par des lattes en formes, serrées au niveau du livet et tendues par des ficelles.

  Il est important de soigner le collage de la ligne de quille. Le cerclage de la coque avec du scotch facilite le maintient en position des lattes de quille.

PONCAGE DE LA COQUE :  

  Les agrafes sont extraites à l'aide des feuillards posés en intercalaire. Selon la dose de colle qui a débordé ou la densité du bois utilisé il peut être nécessaire d'utiliser un tournevis et une contre plaque en alu pour faire levier sur l'agrafe. Attention il ne faut pas marquer le bois ni casser les agrafes.

Il n'est pas évident d'extraire les agrafes sans arracher un éclat de bois. Dans le cas ou vous feriez des éclats il sera nécessaire de repercer tous les trous d'agrafes avec un fôret de 3 ou 4 mm, et de les reboucher à la résine chargée de woodfill.
Vous voyez ici l'importance de travailler proprement en nettoyant régulièrement les surplus de colle, plus les coulures sont importantes plus le ponçage sera pénible.

 

Dressage des lattes sur les bouchains. Le support de pointe arrière est collé définitivement aux lattes. Il est en revanche simplement boulonné au couple support.

Le ponçage, un morceau de bravour qu'il faut particulièrement soigner. Quatre outils sont nécéssaires, le rabot Surfoarm pour araser les surplus de colle, une ponceuse vibrante à grain moyen pour finir d'enlever la colle, une grande cale à poncer pour la demi finiton et un un racloir d'ébéniste pour les finitons locales.
Le ponçage à la cale doit être coisé et terminé par un ou deux passages dans le sens longitudinal.

 

STRATIFICATION EXTERIEUR :  

Après le ponçage vient le temps de la stratification.
Avant de poser le tissu de verre, il est préférable de pré- imprégner le bois. On s'assure comme cela d'une adhérence parfaite entre le bois et le tissus de verre.
Pour la stratification, la résine doit être très fluide (température ambiante 25 c°) et le bois doit renfermer le moins d'humidité possible (hygrométrie entre 40% et 60%).
Le drappage du tissu se fait en plaçant une longueur de part et débordd'autre de la quille avec ement des laizes de 2cm sur la quille. Une fois le tissu posé on étale la résine au rouleau (rouleau mousse) en faisant disparaître toutes les bulles d'air.
Pour un confort de travail et un meilleur résultat, il est recommandé de travailler par tronçons de 50cm en préparant de petites quantités de résine, environs 150 à 200 grs.

RETOURNEMENT :  

Retournement du bateau. Il est impératif de construire le berc avant le retournement. A ce stade la coque sans les couples qui la maintiennent est beaucoup trop souple pour être manipulée.
Même si le berc peut être fait de "bric et broc" il doit être rigide et reprendre les contraintes de vrillage et les efforts longitudinaux. Il faut également prévoir une surface de contact avec la coque assez large, et la garnir de mousse ou de feutre.

 
 

Le retournement ne pose pas de problème particulier. Quatre bos copains taillés dans le roc, un pack de limonade et le tour est joué. Avant de démouler la coque du mannequin il faut s'assurer que tous les couples soient bien désolidarisés. Pour les décoller il faut simplement couper la ficelle d'aplomb et

taper un coup sec sur le couple dans le sens longitudinal.
Sur l'image de gauche les réglettes transversales sont provisoirement fixées au berc et maintiennent le bateau dans le fond, le temps du retournement.

Construire le berc et son empiétement séparément, permet de régler précisément la hauteur de l'ensemble. Le faire sur le bateau non retourné, compliquerait les opérations inutilement.
Pour faciliter le travail dans la coque, il est souhaitable de prévoir un angle de bascule. l'angle se situe entre 30 et 45 °.

 

STRATIFICATION INTERIEUR :  

L'intérieur de la coque est entièrement débarrassée des surplus de colle polyuréthane. Le ponçage n'a pas besoin d'être trop soigné. On peut utiliser un papier de verre à gros grain, ceci à pour effet d'améliorer l'accroche de la résine.

 
L'étrave, le "tableau" arrière et le bouchain sont renforcées à 'aide de joint-congé (utilisation d'une spatule arrondie). Le joint congé doit avoir un consistance pâteuse de type "Nutella". Ne pas oublier de reboucher les trous d'agrafes sur chaque section de couple, ici le joint congé sera plus liquide .

La pose du tissu est un moment délicat où il est préférable d'être à deux voir trois et de travailler à une température modérée

Le tissus sera placé en deux fois une longueur de part et d'autre de la quille et maintenu au niveau du liston par des pinces à linge. L'imprégnation du tissu se fait au rouleau ou à la raclette de tapissier. Il est important d'éviter tout surplus de résine dans les fonds.

POSE DU LISTON :  

Attention la pose des listons n'est pas aussi simple qu'il y parait. Chacun des listons est réalisé en deux demi-longueurs lamélé-collées (2 tasseaux de 10X20mm). La courbe du bateau au niveau du liston étant très prononcée il est difficile d'envisager le collage de listons en bois massif. Avant de commencer le façonnage des listons, les bords de la coque sont dressés selon les marques du livet, une lattes souple peut servir à affiner le tracé.
Les listons sont réalisés en deux parties lamélées-collées (en formes) de 2 tasseaux décalés ( dessin ci-dessous). Pour ce collage en forme, les listons ne doivent pas adhérer à la coque. Une bande de scotch ou une bâche plastique suffit à protéger la coque. Ce travail de lamélé se fait en deux temps, les demi-longueurs avants puis les demi-longueurs arrières.

 
Une fois secs, on démoule les listons puis on retire la bâche protectrice. Les listons sont ensuite scrafés puis assemblés et collés en place sur la coque . Avant de vous lancer dans cette opération assurez-vous que vous avez assez de serre-joints à disposition, il faut compter environs une presse tout les 15 cm. Attention, pour ne pas marquer la coque il est souhaitable d'intercaler une cale de bois entre la presse et la coque.

PUITS DE DERIVE ET DE SAFRAN :  

Le collage des listons nécessite une "brouette" de serre-joint. La bande de plastique à mi-hauteur de coque permet d'éviter les coulures de colles, ces deux bandes (babord/tribord) sont position nées juste en dessous du liston.  
Réalisation des puits de dérive et de safran.
Les "boîtes" sont toutes deux assemblées en deux demi-coques. Chaque demi-coque est maintenue en place dans un conformateur en U (parties scotchées sur la photo) le temps de la polymérisation du joint congé. Attention à la symétrie inversée pour le puits de safran, le conformateur doit être modifié.
Au final les deux demi-coques sont assemblées par un tissu de verre recouvrant le plan de joint et les joints-congés. Avant d'assembler les "boîtes" on peut également enduire les faces intérieures à l'époxy chargée (micro-billes) cette opération est plus facile à réaliser à ce stade.  


Mise en place des deux puits. Ils doivent être parfaitement alignés et d'aplombs. Pour vérifier l'alignement on utilisera un cordeau tendu entre l'étrave et la pointe arrière.
Avant de coller les puits en place au joint-congé, on ponce la zone de collage avec un papier de verre gros grain et on perce dans la coque 4 "perçages repères" à chaque coin intérieur des puits (points rouges). Ces perçages serviront plus tard à la découpe de la coque.

 

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mise à jour 04/05/08
damiend christopher